Les labels textiles écoresponsables sont devenus de véritables gages de qualité et d’engagement durable. Mais dans cet océan d’étiquettes, certains n’hésitent pas à semer la confusion en surfant sur la popularité de ces labels et tromper les consommateurs. Déchiffrer la légitimité de ces labels peut alors devenir un vrai casse-tête, avec des informations souvent opaques.
Animé par ma mission de rendre la mode plus éthique, je veux vous aider à identifier les labels réellement écoresponsables et démasquer ceux qui ne font que pratiquer du greenwashing. Préparez vous à faire des choix éclairés et responsables pour une collection plus durable.
Retrouvez dans cet article comment trouver le bon fournisseur pour créer sa marque de vêtements
Le top 5 des labels éco-responsables :
GOTS : La certification la plus sûre pour les fibre biologiques
GRS : Le label écologique des fibres recyclées
Fair Wear Foundation : Le label qui garantit des conditions de travail (descente) dans l’industrie textile
Peta : Pour le protection des animaux, ce label assure une production sans matière animale.
Fair Traid : Garantit des conditions de travail équitables et des méthode de production respectueuse de l’environnement.
1. GOTS : la certification la plus sûre pour les fibres biologiques
Le label GOTS (Global Organic Textile Standard) est reconnu comme la certification la plus fiable pour les fibres biologiques ! C’est clairement une de mes certifications préférées.
Pour l’obtenir, un fabricant textile, ou une marque, doit payer pour un audit initial, qui va déterminer son éligibilité. Ensuite, l'organisation effectue des contrôles annuels pour garantir le respect des critères.
Ce label se distingue par des exigences rigoureuses :
Environnementales : Les fibres biologiques doivent représenter entre 70 % et 95 % des matériaux utilisés. Les produits chimiques toxiques, comme les agents blanchissants au chlore, sont strictement interdits. De plus, l'utilisation d'OGM, comme le coton génétiquement modifié, est proscrite. Les usines doivent prouver leur capacité à minimiser les déchets et les rejets, traiter efficacement les eaux usées, et utiliser uniquement des emballages recyclables.
Sociales : Le respect des normes sociales de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) est impératif. Cela inclut l'élimination du travail forcé, l'amélioration des conditions de travail, l'abolition du travail des enfants, des salaires décents, des horaires de travail raisonnables, et l'interdiction des traitements brutaux et inhumains.
Sanitaires : Les substances chimiques toxiques pour la santé, telles que celles utilisées dans les teintures et les impressions textiles classées comme cancérigènes ou perturbateurs endocriniens, sont interdites.
Qualités techniques du produit fini : Les produits certifiés doivent résister au frottement, à la transpiration, au lavage, au rétrécissement, et conserver des couleurs durables.
GOTS est une organisation privée à but non lucratif et son label intègre un ensemble complet de critères, faisant de lui un symbole de valeurs fortes et d'engagement en faveur de la durabilité textile. En clair, c'est une certification que je vous recommande vivement si vous recherchez des tissus pour votre prochaine collection !
2. GRS : le label écologique des fibres recyclées
Le label GRS (Global Recycled Standard) est une référence incontournable pour les fibres recyclées.
Pour obtenir cette certification, une marque doit d'abord financer un audit initial, qui déterminera son éligibilité. Ensuite, des contrôles annuels sont effectués pour garantir le respect des normes établies.
La label GRS possède lui aussi plusieurs pôles d’exigences :
Techniques : Le produit contient au minimum 50% de fibres recyclées. Le processus de recyclage des matériaux implique la transformation de matériaux récupérés. Les entreprises devront donc s'assurer de la légalité des sources, maintenir des accords avec les fournisseurs et inspecter les matériaux pour vérifier l'absence de produits neufs.
Environnementales : Les fabricants textiles doivent instaurer un système de gestion environnementale efficace, surveiller la consommation d'eau et d'énergie, contrôler les émissions de gaz à effet de serre, et gérer les eaux usées ainsi que les déchets de manière responsable.
Sociales : Comme pour le label GOTS, le label impose le respect des normes sociales de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), incluant l'éradication du travail forcé, l'amélioration des conditions de travail, l'interdiction du travail des enfants, et l'assurance de salaires décents et de conditions de travail humaines.
Sanitaires : Un système de gestion des produits chimiques doit être mis en place pour garantir que les substances utilisées sont conformes aux normes du label GRS.
Le label GRS est une organisation privée à but non lucratif, avec des exigences rigoureuses, bien qu'il soit parfois soutenu par des entreprises controversées comme Amazon.
Si votre objectif est de créer des vêtements exclusivement à partir de fibres recyclées, alors le label GRS est celui qu'il vous faut viser.
3. Fair Wear Foundation : un label qui cadre les conditions de production.
Pour obtenir la certification de la Fair Wear Foundation, les marques doivent financer un audit initial pour déterminer leur éligibilité, suivi de contrôles annuels rigoureux.
Cette organisation se consacre principalement à surveiller et améliorer les conditions de travail dans l'industrie textile.
Elle repose sur huit pratiques standards, basées sur les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Déclaration internationale des droits de l'Homme. Ces pratiques incluent la liberté syndicale, le droit de négociation collective, l'abolition du travail forcé, l'élimination des pires formes de travail des enfants, l'élimination de la discrimination, ainsi que la sécurité et la santé au travail.
Ce label est un gage de reconnaissance pour les marques qui sont membres de la fondation, mais il ne s'agit pas d'un label de produit à proprement parler. En tant que membres, ces entreprises ont la possibilité d'utiliser le logo Fair Wear dans leurs communications commerciales et institutionnelles pour afficher leur engagement envers des pratiques éthiques.
4. Peta : le label pour protéger le droit et la dignité des animaux
PETA, ou People for the Ethical Treatment of Animals, est une organisation à but non lucratif qui milite pour la protection des droits des animaux et la promotion d'un traitement éthique envers eux. L’association s'engage à sensibiliser le public et à encourager des pratiques plus respectueuses de la vie animale.
Pour obtenir la certification PETA, les produits doivent se conformer à des normes rigoureuses : ils ne doivent contenir aucun matériau d'origine animale, excluant ainsi le cuir, la laine, la fourrure et la soie.
Cette certification assure que les produits sont entièrement végétaliens et ne participent pas à l’exploitation animale, soutenant ainsi une démarche de consommation plus éthique et durable.
5 . Fairtraid Textile : la certification qui encourage l'agriculture écologique.
Fairtraid Textile est un label initialement conçu pour soutenir les producteurs de matières premières telles que le coton. Fondé avec l'objectif d'améliorer les conditions des agriculteurs, le label a évolué en 2014 pour étendre son action à l'ensemble de la chaîne de production des vêtements, englobant ainsi toutes les étapes, de la culture des fibres à la fabrication des produits finis.
Des engagements environnementaux :
Le label favorise les pratiques agricoles biologiques qui évitent l'utilisation de produits chimiques nocifs.
Il impose des normes strictes pour la conservation des ressources naturelles, prohibant l'utilisation de pesticides dangereux et d'organismes génétiquement modifiés (OGM).
Fairtraid Textile offre un soutien continu aux producteurs, incluant des formations sur les techniques agricoles durables et la gestion des ressources.
Le label investit dans des projets visant à atténuer les impacts climatiques de la production textile, en soutenant des initiatives qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre et favorisent la résilience écologique.
et des engagements sociaux:
Le label veille à ce que les conditions de travail respectent des standards élevés en matière de sécurité, d'égalité des salaires, de non-discrimination et de rémunération équitable, avec des salaires minimums assurés pour les travailleurs.
Conformément aux conventions de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), Fairtraid Textile interdit le travail des enfants. Il met également en place des systèmes de contrôle rigoureux dans les pays à risque pour garantir le respect de cette interdiction.
Des labels textiles pas tout à fait éco-résponsables…
Le milieu du textile n’échappe malheureusement pas au greenwashing. En théorie, les labels devraient garantir aux consommateurs des produits conformes à des normes strictes en matière de durabilité et de responsabilité environnementale. Toutefois, cette transparence est parfois compromise par certains labels qui ne respectent pas ces principes de manière rigoureuse.
Oeko-Tex : un label qui ne tient compte d’aucun facteur écologique
Le label Oeko-Tex garantit que les produits et matériaux utilisés dans vos vêtements ne sont pas dangereux pour votre santé. Mais, il est important de savoir que ce label se concentre surtout sur la sécurité des consommateurs et ignore les questions environnementales. En d’autres termes, il ne s'occupe pas du tout des impacts écologiques de la production des matières premières.
Même si Oeko-Tex assure que vos vêtements ne contiennent pas de substances nocives, il ne vérifie pas si les matériaux sont bons pour la planète :
Absence de critères écologiques : Le label ne prend pas en compte l’aspect biologique de la matière. Cela signifie que le coton certifié peut provenir de cultures utilisant des OGM, ce qui perturbe la biodiversité.
Utilisation de produits chimiques : Les champs peuvent être traités avec des engrais chimiques, des insecticides et des défoliants. Ces produits ont un impact négatif sur l’environnement, affectant la qualité du sol, de l'eau et la faune locale.
Bien que Oeko-Tex soit utile pour s’assurer que vos vêtements ne sont pas nocifs pour vos clientes, il laisse de côté des aspects cruciaux pour la planète. Pour une véritable approche écoresponsable, il est important de chercher des labels qui prennent en compte l’impact écologique tout au long du processus de production.
BCI (Better Cotton Initiative) : Le label faussement engagé
Le label Better Cotton Initiative (BCI) se présente comme une solution pour rendre la production de coton plus durable, à la fois sur le plan environnemental et social. En gros, ils veulent aider les agriculteurs à adopter des pratiques plus vertes et à assurer une meilleure traçabilité du coton qu’on achète. C’est plutôt une bonne intention, non ?
Mais voilà le hic : malgré ces belles promesses, la réalité est bien moins convaincante. BCI fait des annonces en grande pompe sur l’amélioration des pratiques agricoles, mais en réalité, il y a très peu de contrôles effectués directement sur le terrain. Même si BCI affirme qu'ils apportent des changements, ils ne vérifient pas assez si les agriculteurs respectent vraiment les nouvelles pratiques.
Ce label est un pur produit du greenwashing. Il offre une image de durabilité aux marques de fast fashion sans aucun réel changement. Alors, si vous cherchez du coton vraiment écoresponsable, méfiez-vous et faites vos propres recherches.
Les faux-labels inventés par des marques de fast-fashion
Je vous ai clairement gardé le pire du greenwashing pour la fin….
Dans le monde de la mode, de plus en plus de grandes marques créer leurs propres labels et initiatives pour se donner une image écoresponsable. Prenons H&M, par exemple. Ils ont lancé des collections comme « Conscious » et une fondation appelée « H&M Conscious Foundation » pour mettre en avant leurs efforts en matière de durabilité. Sur le papier, ça a l’air super !
Mais ne nous laissons pas tromper par cette façade. Le problème est qu’il est extrêmement compliqué de vérifier ce que ces initiatives signifient vraiment. Entre les belles campagnes marketing et la réalité, il y a souvent un monde de différence. Ces marques mettent en avant des termes séduisants comme « éco-friendly », « durable » ou « conscient » sans fournir de preuves concrètes de leurs actions.
En plus, les conditions de travail dans les usines qui fabriquent leurs vêtements sont souvent loin d’être idylliques : salaires bas, environnements de travail dangereux… On est loin de l’image d’un paradis éthique et écologique que ces labels veulent parfois nous vendre.
Les consommateurs, souvent séduits par ces affirmations, peuvent être induits en erreur, pensant soutenir des pratiques éthiques et écologiques alors que la réalité est tout autre.
Clear fashion : l’application pour l’éco score des marques
Clear Fashion, lancée en 2018 par Marguerite Dorangeon et Rym Trabelsi, est une appli incontournable pour les clientes souhaitant s’engager véritablement pour la durabilité. Cette application évalue minutieusement les engagements des marques en matière d'environnement, de conditions de travail, de santé et de bien-être animal.
Leur combat : “faire de la transparence la norme” !
Pour vous, Clear Fashion n’est pas juste un outil de consommation, mais un guide précieux pour élever vos propres pratiques. En vous familiarisant avec les critères de transparence et les exigences qu’elle promeut, vous pouvez aligner vos propres démarches avec les standards les plus élevés.
Vous avez désormais toutes les informations concernant les labels réellement éco-responsables, pour pouvoir à votre tour jouer correctement le jeu des labels sincères et d’une mode vraiment plus éthique.
Si vous rêvez de créer votre propre marque, ma méthode Créer sa marque vous guidera pour lancer des produits qui sont en accord avec des pratiques écoresponsables, et qui contribuent à une mode plus juste et transparente.
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