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Rencontre avec Marion Schoutteten, créatrice de la marque Orta.

Dans l’univers de la mode engagée, la marque Orta s’impose comme un vrai modèle de réussite. Il y a quelques mois, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec sa fondatrice, Marion Schoutteten, lors d’une interview des plus passionnantes. Elle a partagé avec beaucoup de sincérité, les coulisses de son parcours, entre travail et persévérance. Marion nous livre ainsi les secrets de sa réussite, mais également les défis et les expériences qui ont marqué la création de cette marque de mode éthique.




L’histoire de Marion Schoutteten, créatrice de la marque Orta.


Son départ pour Bruxelles et ses premiers pas dans la mode


Marion Shoutteten et Gauthier Prouvost
© Presse Orta

À l’origine d’Orta se cache Marion, entrepreneuse pleine d’audace, qui a su saisir toutes les opportunités, même lorsque celles-ci lui demanderaient un travail acharné.


Ses premiers pas dans la mode sont chez Zadig & Voltaire en tant que vendeuse. Puis Marion gravit rapidement les échelons pour devenir responsable, tout en poursuivant ses études.


Par la suite, après avoir découvert New York et Londres, mais surtout après sa rencontre Gauthier Prouvost, futur époux et associé, elle quitte tout pour un stage en communication dans un concept store Bruxellois.



Le déclic pour se lancer dans l’entrepreneuriat


“ À l’époque, le concept store n’a que 200 abonnés sur Instagram, pas d’e-shop et zéro événementiel. Je me donne à fond, car je me dis qu’il y a tout à faire. J’apprends quotidiennement, mais par moi-même : je passe des heures sur Youtube à me former. Au bout de 6 mois, je suis confirmée en CDI, je m’occupe de toute la communication. Je construis tout, c’est passionnant, en faisant des heures de dingue et dans une ambiance très “mode”. Gauthier, me voyant me donner à fond, est persuadé que je suis faite pour être à mon compte, pour entreprendre. "


À force d’encouragements, Marion finit par donner sa démission : elle fait le choix de se lancer et d’entreprendre dans la mode.



Les débuts d’Orta


La rencontre avec son atelier, ses premières créations et le lancement.


Marion, déterminée à transformer son rêve en réalité, investit la totalité de ses économies, près de 15 000 €, dans la création de sa marque. Sans aucune expérience, Marion compte tout simplement sur Google pour trouver des réponses : “Comment créer sa marque ?”, “Comment concevoir une pièce ?”, “Où trouver un atelier de confection ?”…



Orta, la marque de mode éthique symbole de réussite
© Presse Orta

"Je finis par localiser un atelier dans le nord de la France, mais mes tentatives de contact restent vaines malgré mes multiples relances", me raconte-t-elle.


Déterminée, Marion prend le volant et se rend directement sur place. Face aux premiers refus de Laëtitia, responsable de l'atelier, elle insiste pour obtenir cinq minutes d'attention.


"À ce moment-là, je mets littéralement le pied dans la porte. Laëtitia, finit par accepter, sachant pertinemment que je ne la laisserais pas tranquille autrement", confie-t-elle avec un sourire.


Grâce à sa persévérance, Marion parvient à gagner la confiance de l'atelier, séduit par son idée de démarrer avec seulement cinq modèles et sa promesse de loyauté.


“Le problème que rencontrent les confectionneurs, c'est que beaucoup de jeunes marques les sollicitent pour débuter. Ils nous forment, nous aident à nous organiser, à comprendre le métier… puis une fois que la marque décolle, beaucoup les quittent pour d'autres ateliers, souvent à l'étranger” 


Après avoir convaincu l’atelier, la créatrice trouve une autre alliée de taille : sa modéliste. Ensemble, elles donnent vie aux cinq modèles initiaux. Reste alors à dénicher les tissus pour ce premier drop. Après de multiples refus auprès des fournisseurs de Première Vision, Marion se tourne vers les fins de rouleaux.


"Avec les dead stocks, je minimisais les risques, tout en avançant dans mon projet", explique-t-elle. "J'ai donc rapidement lancé la création des premiers modèles pour respecter le calendrier de l'atelier. En un temps record, j'ai conçu mon logo, créé mon site web... j'ai foncé tête baissée. Après tout, c'est ma façon de procéder : je fonce d'abord et ensuite je réfléchis.”



Jouer le jeu d’Instagram pour lancer la marque.


Déterminée à faire vivre Orta, Marion se confronte à une question cruciale : comment propulser une marque encore méconnue sur le devant de la scène ?


"Je suis convaincue qu'il n'y a pas de plan unique dans la création d'une marque. C'est une succession de plans A, B, puis C. Pour lancer Orta, je multiplie les initiatives : organisation d’un pop-up avec des marques renommées, tentative d’entrer en contact avec des blogueuses, proposition d'un voyage presse à Bruxelles pour plusieurs influenceuses..."


“L’une d’entre elle est partante pour découvrir la collection et surtout la ville, soyons honnête, mais elle n’est pas disponible aux dates proposées.”


Mais Marion y voit une opportunité, qu’elle saisit avec beaucoup d’audace : “Je lui propose alors une idée un peu folle : une co-création. Elle rêve de concevoir sa propre collection, elle accepte et les pièces de cette collaboration s'arrachent rapidement, notamment grâce à d'autres influenceuses qui souhaitent les porter."


Jouer le jeu de la communication, savoir saisir les opportunités, c’est ainsi que Marion a su donner une vraie impulsion à sa marque.



Orta au quotidien : persévérance et travail


Apprendre et maitriser avant de déléguer


Marion en a toujours été convaincue, entreprendre c’est avant tout apprendre pour maitriser toutes les facettes de sa marque.


“Aujourd’hui, Orta c’est une équipe de plus de trente personnes. Si demain l'un de nos membres se trouve dans l'incapacité d'assurer son travail, je peux m’en occuper. Pendant longtemps, j'ai pris en charge chaque aspect de l'entreprise. J'ai la chance de travailler aux côtés d'une équipe exceptionnelle, mais avant de déléguer, j'ai personnellement accompli chaque tâche. Je pense que c’est primordial, non seulement pour montrer l'exemple à mes collaborateurs, mais aussi et tout simplement pour savoir ce dont je parle.”



L’art de tout tenter et de saisir les opportunités


S’il on devait expliquer l’incroyable réussite de la créatrice, elle trouverait probablement sa source dans sa capacité à saisir chaque opportunité, à oser et à persévérer.


Marion Shoutteten remporte le Bold Woman Award 2023
© Presse Orta

“On pense souvent que j’ai explosé subitement sur les réseaux sociaux. En réalité, je n'ai pas attendu d'avoir une agence de presse pour contacter des personnes influentes ou des médias. La plupart du temps, mes demandes restaient sans réponse, mais je ne me suis jamais découragée. Je partais du principe que je n'avais rien à perdre. Au pire, ils auraient au moins entendu parler d'Orta une fois."


Marion ajoute avec conviction : 

"Cela m'a également permis de m'entraîner, de faire mes premières armes. Car l'entrepreneuriat ne s'apprend pas à l'école. Je n'ai pas attendu que les solutions viennent à moi, j'ai systématiquement cherché des réponses."




Se retrousser les manches, tenter et persévérer, voilà le mantra de Marion Schoutteten depuis les débuts d'Orta. D'ailleurs, lancer sa marque avec ses propres fonds est pour elle une source de force.


"Si j'avais eu un financement conséquent dès le départ, si je n'avais pas ressenti la pression de réussir rapidement, je ne pense pas que j'aurais pensé au plan A, B puis C. Orta est une magnifique histoire qui, je l'espère, durera longtemps. Mais une chose est sûre : je sais que j’ai su relever chaque défi et obtenir chaque résultat en allant le chercher.”


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